2011-03-27
Tremblement de terre au Japon - Bulletin AMDA 10

Préfecture d'Iwate (villes de Kamaishi et d'Ohtsuchicho) :

1) Ohtsuchicho

Les infrastructures médicales dans la ville d'Ohtsuchicho ont été totalement dévastées suite au tsunami. Les cliniques et les hôpitaux sur les zones côtières ont été complétement détruits alors que leur personnel a dû être déplacé. Les médecins et les infirmières de ces hôpitaux sont aujourd'hui actifs dans l'aide médicale fournie dans les abris d'évacuation.

Les activités de soins médicaux d'Ohtsuchicho ont été dirigées par le personnel de l'hôpital d'Ohtsuchi qui a aidé AMDA a se procurer des médicaments et du materiel médical. Alors que l'hôpital a dû suspendre son activité jusqu'au 15 avril, les abris d'évacuation sous la tutelle de l'hôpital ont dû faire face à des difficultés dans leurs opérations quotidiennes.

Au lycée d'Ohtsuchicho, à cause du manque de coordination, les choses ont été plutôt déstabilisantes et de nombreuses associations se sont relayées dans un très court laps de temps. Au 24 mars, les équipes d'AMDA, des associations médicales d'Aomori et d'Osaka y ont été actives. Comme la plupart des médicaments disponibles etaient génériques, le fait d'avoir dans son équipe un pharmacien a été très utile pour AMDA et a permis de fournir des soins adequats.

La plupart des patients évacués au lycée d'Ohtsuchi souffrent de maladies chroniques. Ils ont ainsi besoin des médicaments dont ils ont l'habitude.

Un des médecins AMDA accompagné d'un bénévole a fourni des soins à domicile (clinique mobile) dans la région montagneuse où l'aide n'était pas encore parvenue. Là, l'équipe a rendu visite à plus de 50 foyers (pour la plupart des personnes agées) et de nombreuses personnes souffraient de maladies chroniques jusqu'alors non traitées. Certains patients souffraient de diabètes avec des taux de sucre anormalement hauts. D'autres souffraient d'hypertension.

Contrairement à Kamaishi, les lignes de communication d'Ohtsuchicho n'ont toujours pas été rétablies. Le trafic routier y est également encore très difficile, les routes étant toujours recouvertes de débris.

Les membres de l'équipe AMDA pensent qu'il va falloir beaucoup de temps pour reconstruire les infrastructures médicales, d'où la nécessité de faire appel à des associations extérieures

2) Kamaishi

Les volontaires sont régulièrement envoyés sur le terrain à Kamaishi. Les gens comptent beaucoup sur les medecins AMDA car ils sont présents à toutes les réunions journalières. Le nombre important de médicaments donnés des quatre coins du pays a depassé la capacité de stockage et nous avons mis en place une gestion spéciale des stocks.

Prefecture de Miyagi (ville de Minamisanriku) :

1) Minamisanriku

AMDA s'est rendu dans plusieurs abris d'évacuation de Minamisanriku pour évaluer les besoins médicaux et fournir les soins adéquats.

Dans une usine de fer où une trentaine de personnes ont trouvé refuge, AMDA a prescrit du Tamiflu aux personnes evacuées car plusieurs d'entre elles souffraient de la grippe.

Une étude réalisées conjointement avec d'autres équipes médicales montre que :

1) De nombreuses personnes ne sont pas capables de se rendre dans les centres d'évacuation pour se fournir en médicaments.

2) Les symptômes de dépression ont augmenté parmi les personnes évacuées.

3) Des cas de grippes ont été recensés (du Tamiflu a été préscrit pour freiner la prolifération)

4) En plus des services de cliniques mobiles par des médecins, des assistantes sociales ont également fait la demarche de soigner à domicile. Afin d'éviter des visites inutiles, la comunication entre les deux parties doit impérativement être améliorée.

Un pharmacien AMDA a trié tous les médicaments reçus par les donateurs de l'association. La gestion des médicaments est indispensable pour optimiser les soins.

Ecole elementaire de Shizukawa :

Ici, c'est un médecin local qui est à la tête des opérations. Dans les environs, entre 50 et 80 visites médiales à domicile (cliniques mobiles) ont été effectuées chaque jour. Les médicaments sont distribués dans une quantité pour une utilisation maximum de 7 jours. Les médecins ont pris cette décision pour limiter le gachis de médicaments. Plusieurs équipes de psychiatres consultent également dans la région.

Pas de gaz, pas d'eau, pas d'électricité dans le refuge, sauf pour la nuit pour permettre aux personnes abritées de recharger leurs téléphones portables. Des lampes LED ont été distribuées pour éviter la pénombre totale. Il y a des futons, mais le manque de chauffage est très difficile à vivre. Le 24 mars, les résidants de l'abris ont pu prendre une douche pour la première fois depuis la catastrophe (40 personnes toutes les 30 minutes)

Collège de Shizukawa :

Dans cet abri aussi, c'est un médecin local qui dirige les opérations de secours. L'aide d'AMDA a principalement consisté à fournir aux victimes des soins à domicile (clinique mobile). De nombreux cas de fièvre et d'hypertension ont été constatés. Des cas serieux d'hernie inguinale et d'hydrocéphalie ont également été détectés.

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